03.02.2020
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Genève, 3 février 2020 - L'annonce selon laquelle les États-Unis d'Amérique - qui n'ont pas utilisé de mines antipersonnel depuis près de trois décennies - autorisent la «planification et l'utilisation» de ces armes dans les conflits futurs «est un pas dans la mauvaise direction », a déclaré le Président de la Convention sur l'interdiction de l'emploi, du stockage, de la production et du transfert des mines antipersonnel, connue sous le nom de Convention sur l'interdiction des mines antipersonnel (informellement aussi connu comment Convention d'Ottawa ou Traité d'interdiction des mines).
« Le changement de politique des États-Unis est regrettable. Bien qu’ils ne soient pas un État partie à ce traité historique de désarmement humanitaire, la déviation de ce qui a été la politique de facto et officielle pendant près de trente ans ne peut qu’éloigner davantage les États-Unis du 80% des États du monde qui se sont engagés à protéger les civils de ces armes perfides. Tous les alliés des accords de défense mutuelle des États-Unis, sauf deux, sont des États parties à la Convention sur l’interdiction des mines antipersonnel ; par conséquent, ils sont légalement tenus ‘de ne jamais en aucun cas utiliser, transférer à quiconque, directement ou indirectement, des mines antipersonnel ; aider, encourager ou inciter, de quelque manière que ce soit, quiconque à se livrer à une activité interdite à un État partie en vertu de la présente Convention.’ Ces États comprennent tous les alliés des États-Unis dans le Traité de l'Atlantique Nord (OTAN), le Traité d'Asie du Sud-Est, le Traité du Japon et des Philippines, l’Accord avec l'Australie et la Nouvelle-Zélande, et tous sauf un (Cuba) dans le traité de Rio. Ce changement de politique américaine va à l'encontre de son engagement de longue date à œuvrer à l'éradication des souffrances causées par les mines antipersonnel » a dit le Président de la Convention S.E. Osman Abufatima Adam Mohammed, Ambassadeur, Représentant permanent adjoint du Soudan auprès des Nations Unies à Genève.
Photo de droite: une équipe de déminage sri-lankaise entièrement féminine« L'affirmation selon laquelle les mines antipersonnel ‘restent un outil vital dans la guerre conventionnelle auquel l'armée américaine ne peut pas renoncer de manière responsable’ est bizarre car bien avant l'entrée en vigueur de la Convention il y a 20 ans, les États-Unis sous la direction républicaine et démocrate, avaient renoncé à leur utilisation, leur production et leur transfert », a déclaré le Directeur du Secrétariat de la Convention, Juan Carlos Ruan.
« Faire reculer sa politique est un signal risqué qui peut encourager les États bloquants à contourner également la norme mondiale, et rapproche dangereusement les États-Unis de ceux qui, dans le monde, ont utilisé cette arme dans le passé récent. La Convention affirme depuis longtemps que toute utilité militaire perçue ou limitée des mines antipersonnel ne justifie pas les conséquences humanitaires de leur utilisation. Il n’existe pas ‘d’utilisation responsable des mines antipersonnel’ », a ajouté le Directeur du Secrétariat de la Convention. Un rapport de la société civile publié en 2019 par le Monitor des mines terrestres indique que 71% des plus de 6 000 victimes de mines et autres restes explosifs de guerre enregistrés étaient des civils ; de manière disproportionnée, les enfants représentant 54% de ce chiffre. Les normes de la Convention sont fortement respectées par la plupart des États qui n’y’ont pas encore adhéré, tandis que ses États parties ont réussi à détruire près de 53 millions de mines stockées. La décontamination des mines a également été couronnée de succès, 30 pays ayant déclaré être dépollués de mines. Un certain nombre de ces pays ont atteint leurs objectifs avec succès avec l'appui de la communauté internationale, y compris celui des États-Unis d'Amérique. Photo ci-dessus, des enfants dans une région affectée par les mines au Burundi, dont un survivant de mines. Alors que le Burundi a déclaré qu'il était désormais sans mines, il a également déclaré avoir un nombre important de survivants de mines à qui il doit fournir une assistance pour les décennies à venir.
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